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minie ? Mais, dans les deux cas, la scène était incomplète et le tableau du poëte était manqué. Vous voyez ici l’impuissance de l’Art qui ne pouvant représenter deux instans consécutifs, est obligé de cumuler les actions et de dénaturer le récit.

Mais que dirons-nous de ces corps peints au milieu de leur chute, de ces cascades destinées à représenter le mouvement rapide et le fracas des eaux qui se précipitent  ? de ces hommes, de ces animaux que l’on dit marcher ? de ces oiseaux qui volent et qui paraissent pris dans des filets où ils sont retenus ? de ces barques où l’on voit les pénibles et inutiles efforts des rameurs ? Que dirons-nous de ces portraits qui nous présentent des visages dénaturés par un