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à cause de cette résistance qu’il n’entre pas, je crois que l’artiste serait très-embarrassé de mettre quelque différence dans ces deux circonstances, A la vue du tableau que je vous présente, ne vous semble-t-il pas voir tous ces petits personnages postés là pour exécuter une scéne dont on a disposé les détails, en indiquant à chacun le rôle qu’il doit remplir, l’attitude dans laquelle il doit commencer, et qui attendent le moment du signal pour partir tous ensemble ? Je ne sais si j’ai tort de voir ainsi, mais tous les tableaux d’action dans le genre de celui-ci, font le même effet à mes yeux.

Les anciens sont tombés fréquemment dans ce défaut, mais le sentiment du vrai les ramenait invinciblement au caractère naturel de l’Art. Voyez avec quel soin ils ont évité les extrêmes ! Nulle part vous ne trouvez chez eux ces attitudes trop mouvantes, ces situations exagérées, ces expressions forcées, qui, par leur durée, fatiguent la vue et l’esprit. Les modernes, le chevalier d’Azara, ne sont souvent