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et à leur donner le dernier poli : l’un les frotte de toute sa force sur le grès, tandis que l’autre met déjà dans le carquois les traits achevés.

Voilà le tableau tel que l’artiste a eu l’intention de le faire ; mais voici tel qu’il est réellement. Le premier enfant, immobile vers la forge, ne change point de place avec celui qui est auprès de l’enclume : il a pu changer avant mon arrivée, ou il changera après mon départ ; telle est la supposition que je puis faire et d’après laquelle je ne dois pas m’arrêter sur ce premier groupe. Le second trait est sur l’enclume, mais les marteaux que je vois d’abord levés avec un effort qui me fait pressentir leur chute violente, ces marteaux demeurent en l’air et les muscles des jeunes forgerons restent dans un état de contraction qui me fait souffrir. Celui qui tient le carquois présente à son ouverture la pointe d’un trait qui ne s’enfonce pas. Si c’était par une résistance qui s’opposât à la pointe du trait, et qu’il fallût donner à entendre que c’est