Page:Raymond - De la peinture considérée dans ses effets sur les hommes en général, 1799.djvu/103

Cette page n’a pas encore été corrigée

Mais voyez seulement les inconvéniens qui se présentent dans la représentation d’un seul de ces faits, indépendamment de leurs relations entre eux. Vous ne verrez dans le tableau que cet état primitif des choses, tel qu’il était au moment où le peintre l’a saisi. Les personnages sont dans un premier essor d’action qu’ils ne franchissent point ; celle de l’un ne s’achevant pas, je ne verrai point l’influence qu’elle aurait produite sur celle des autres, et le changement de scène qui en serait résulté. Je le répète, il n’y aura ici qu’un seul instant d’exprimé, et il faudrait que mon coup-d’œil fût aussi prompt que la pensée du peintre ; car si je regarde quelques instans de suite le mouvement d’un seul instant, ce mouvement cesse d’en être un, et ce n’est plus la nature animée que je vois.

Mais, si des circonstances secondaires accompagnent l’action principale, l’observation devient plus difficile encore : elle le devient en proportion du nombre de détails que le peintre a accumulés, et