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des enfants qui y venaient dans le seul but de recevoir de l’instruction[1].

En l’an 1292, dans le rôle de la taille imposée par Philippe le Bel à tous les habitants de Paris, figurent onze maîtres d’école et une maîtresse. Il y en a deux sur la paroisse Saint-Germain, trois sur la paroisse Saint-Huitace, deux sur la paroisse Saint-Merri, deux sur la paroisse Saint-Jean-en-Grève, les autres sur les paroisses Saint-Nicolas des Champs, Saint-Jacques, Sainte-Geneviève, Saint-Leu, Saint-Gilles. L’impôt qui les frappe est du cinquantième de leur revenus, et leurs revenus sont bien différents. Car les uns sont taxés à 12 sous, d’autres à 2 sous et quelques-uns à 12 deniers seulement. Parmi eux, il n’y a que deux clercs ; les autres sont laïques. Mais dans l’énumération de ces écoles, celles qui existaient dans les églises mêmes n’étaient pas comprises ; et il les faut ajouter pour se rendre compte de l’état de l’instruction populaire à Paris à cette époque.

Un siècle plus tard, le chantre réunit dans une assemblée les maîtres d’école de la ville ; ils sont au nombre de soixante-trois, dont quarante-et-un maîtres et vingt-deux maîtresses. Au milieu du quinzième siècle, le nombre des écoles peut s’élever à cent ; le nombre des écoliers, à mille environ. A la fin du seizième siècle, le chantre Claude Joly évalue le nombre des maîtres et des maîtresses à cinq cents.

En résumé, au commencement du dix-septième siècle, la ville de Paris avec ses 43 paroisses était divisée pour l’instruction primaire en 147 quartiers, dont chacun avait généralement une école de garçons et une école de filles, ce qui en eût porté le nombre à 334. La seule paroisse Saint-Sulpice, qui n’était pas beaucoup plus étendue qu’aujourd’hui, contenait 17 quartiers, c’est-à-dire 34 écoles. Mais il y avait en outre des écoles de charité à peu près dans toutes les paroisses, c’est-à-dire une centaine pour la ville, des maîtres de pension dont il serait difficile de préciser le nombre, des maîtres écrivains, et enfin tous les établissements qui relevaient de l’Université.

L’Église ne s’était pas contentée de fonder des écoles, elle avait organisé et réglementé l’enseignement. Les statuts les plus anciens que l’on possède sont de l’an 1357. Ils n’étaient que la rédaction d’usages antérieurs ; car, en ce temps, on n’improvisait pas de règle-

  1. Registres du Chapitre 16 nov. 1545.