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LES PETITES ÉCOLES
ET LE VÉNÉRABLE DE LA SALLE
AU XVIIe SIÈCLE A PARIS






L’enseignement populaire est une création de l’Église. Elle seule a aimé le peuple, s’est occupée de lui, a cherché avec une sollicitude maternelle à le tirer de son ignorance, et lui a enseigné la doctrine chrétienne, qui est la première des sciences, et, les autres par surcroît. Les origines des petites écoles de Paris sont obscures. Ces humbles institutions échappent aux regards de l’histoire, et ce n’est guère que par quelques renseignements éparpillés dans les chroniques qu’on peut reconstituer leur passé. Cependant, il est aisé de prouver qu’elles prirent naissance autour de Notre-Dame. Si haut que l’on remonte dans le cours des siècles, on trouve une école près de l’église épiscopale de Paris. Elle existait déjà en 556 au temps de saint Germain. Les enfants y apprenaient la lecture et le chant ; et dès la fin du sixième siècle, elle avait une organisation constituée. L’évêque l’avait fondée, des chanoines la tenaient ; et l’un d’eux, le grand-chantre, en avait en cette qualité la direction. Originairement, elle était destinée à former des enfants à la lecture et au chant ecclésiastique pour les besoins du culte. L’Église ne repoussait personne.

Paris n’était pas grand alors, il ne s’étendait guère au-delà de la cité ; et pour tous les enfants de cette petite ville, l’école de Notre-Dame pouvait suffire. Mais à mesure que la ville s’agrandit, il devint nécessaire de fonder des écoles nouvelles. Elles s’établirent près des églises à l’imitation de celle de Notre-Dame. Chaque collégiale, chaque abbaye voulut avoir la sienne. Puis, suivant toute vraisemblance, des écoles tenues par des maîtres et des maîtresses laïques furent ouvertes à titre de supplément dans les divers quartiers.

Il était même d’usage d’admettre à ces écoles d’enfants de chœur