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non-seulement il parerait à tous les inconvéniens (si toutefois le mot inconvénient peut exprimer les maux les plus graves de la société que produisent les années disetteuses, les réels accaparemens, l’inclémence des températures, des saisons, parmi les millions de français que la misère presse en tout sens dans les années mêmes les plus prospères), mais qu’il répandrait avec l’assurance immuable du premier aliment, dans toute l’étendue de notre intéressante patrie, cet esprit consolateur qui porte avec onction dans le cœur de l’homme l’amour de son existence, et celui de son pays qu’il devrait enfin pouvoir chérir en France.

Lorsqu’on veut acquérir un titre légal, pour traiter avec quelque présomption cette grande, cette importante question, cette cause sacrée, relative à la première substance d’un grand peuple, dont les trois quarts sont indigens ou misérables, ce n’est point en se jouant avec des spéculations métaphysiques ; mais c’est en parcourant avec une profonde sensibilité, les innombrables chaumières qui couvrent, qui fructifient, qui enrichissent la France ; c’est en pénétrant dans l’asile de