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particuliers en profitassent, puisque ce serait toujours un grand complément de substance première dont on enrichirait la société. Mais peut-on raisonnablement se flatter, que tous les propriétaires de moulins devinssent en peu de tems assez ardens à se dépouiller subitement des préjugés de leur vieille routine, pour adopter la méthode bienfaisante que je propose, au nom de ceux qui les premiers l'ont imaginée, et que le peuple verrait d’un œil tranquille les meuniers transformés en marchands de farine ?... En attendant ces salutaires établissems, le français pauvre meurt de faim, et la patrie perd trois cent mille livres par jour, par une mouture défectueuse.

Je suppose donc tous les moulins destinés au service national, changés d’après la nécessité et les avantages que je crois avoir suffisamment démontrés. L'effet du mécanisme des nouveaux moulins est tel que, 1°. le mouvement des meules étant modéré, les meuniers n'ont pas la ressource de mouiller le blé avant de le mettre dans la trémie, pour laisser à la farine un poids qu’ils pourraient lui avoir ôté