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ménagère appliqués de la sorte à un enseignement colonial féminin sont de nature à favoriser la colonisation, et la formule excellente et hardie de Mme L. Rousseau mérite de rencontrer bientôt sa pratique réalisation.

Mais une autre face du problème se révélait alors à l’examen critique qu’en faisait M. Valran, et l’amenait à considérer le rôle nouveau, désirable, de la femme indigène dans l’œuvre de civilisation, qui est l’un des facteurs importants de toute tentative d’expansion économique d’outre-mer.

À côté de l’homme, de l’indigène qui accepte nos idées et nos procédés modernes, et qui est tout entier absorbé par le désir et la volonté de voir prospérer son bien, il est aujourd’hui nécessaire, indispensable même, de compléter notre œuvre colonisatrice en initiant peu à peu la jeune fille indigène d’abord à une éducation domestique bien soignée, puis à la pratique de certains soins médicaux, élémentaires, à donner aux hommes, aux femmes, aux enfants.

Or, l’enseignement ménager trouve en M. Valran un partisan sérieux et un non moins éloquent défenseur. Le sympathique écrivain ne craint pas d’attacher à cette institution nouvelle un caractère civilisateur, une portée sociale, qui méritent l’attention et l’encouragement des Français des deux côtés de la mer. Il traduit absolument notre conviction, lorsqu’il écrit avec tant de justesse : « Veut-on que l’homme indigène, initié par ses occupations, métier ou fonctions à notre civilisation, conserve quelque chose de nos idées, de nos mœurs acquises par contact ? Il faut s’assurer soi--