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nage est comme l’image d’une grande famille d’enfants d’où seraient absents et le père et la mère, la Petite A s’érige en tutrice généreuse et dévouée, et ses efforts tendent à prodiguer sa protection bienveillante aux jeunes déshérités de la vie.

Le rôle de la jeune fille dans l’Amicale est ici tout de grandeur et de beauté. Qu’elle se penche vers ses petites sœurs qui peinent et qui souffrent souvent, son bon cœur et la délicatesse de sa sensibilité lui dicteront de nobles tâches qui seront pour elle de la joie et du bonheur pour ses petites compagnes.

C’est ainsi que le Patronage de la jeune fille apparaît de jour en jour avec un sens plus évident. Sa portée sociale se précise, il justifie son utilité pratique. Aussi applaudissons-nous vivement au vibrant appel de Mme Robert Halt lorsqu’elle nous dit « qu’il faut venir efficacement en aide à cette jeunesse laborieuse, parmi laquelle de jeunes visages portent déjà les marques d’un précoce étiolement. Il faut favoriser en elle l’essor d’un joyeux épanouissement, il faut essayer, s’il se peut, de créer en sa faveur un mouvement de générosité et de bonté ».

Les Amicales de jeunes filles sont là, heureusement, pour prendre leur large et courageuse part de cette action généreuse, humanitaire, patriotique, qui doit recruter tout appoint et toute bonne volonté.

L’œuvre est immense à accomplir dans ce domaine de l’amélioration matérielle et morale de l’enfant. Mais c’est à la femme qu’il faut confier, en grande partie, cette tâche lourde, mais haute,