Page:Ratton - Les œuvres post-scolaires, éducation populaire et sociale, 1905.pdf/265

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 262 —

vant l’enthousiasme provoqué dans tout le pays par l’énergique et patriotique appel de Jean Macé. L’entrain et la volonté de réaliser le patronage démocratique de la jeunesse française ne devaient pas résister à une année d’épreuve ; et l’indifférence de chacun, autant que les difficultés d’une tâche si lourde, suffiraient à accentuer le découragement et l’insuccès si ironiquement escomptés par nos adversaires !

Mais, fort heureusement, la cause était trop juste dans son essence profonde ; elle répondait d’une manière trop parfaite au secret désir de la grande majorité des citoyens pour que l’on ait pu craindre un seul instant qu’elle n’était point susceptible de rallier à elle tous ceux qui, en France, ont placé leur espoir dans l’avènement moral de notre belle jeunesse laborieuse. Et c’est de la sorte que, fort modeste en ses commencements, l’œuvre post-scolaire prit rapidement un essor prodigieux, et qu’après dix années écoulées nous la voyons vigoureuse et rayonnante de fécondité dans son développement bienfaisant. Le vibrant appel de Jean Macé avait longuement retenti jusqu’au dernier hameau de France, et l’admirable corps enseignant, uni dans l’imposante solidarité de ses trois ordres, avait compris que l’œuvre de l’éducation populaire symbolisait les plus chères espérances de la patrie.

Le bon feu de paille a flambé clair et bien haut devant nos détracteurs quelque peu surpris. N’avait-il point, pour l’alimenter sans cesse, l’amour profond et inlassable du peuple pour la démocratie ? Oui, c’est bien le peuple lui--