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quêtes pour connaître ces besoins des parents, et nous verrons ainsi, avec joie, s’amplifier ce beau mouvement d’affection mutuelle qui porte en lui-même tant d’espoir de paix sociale.

L’action de veiller à ce que l’enfant ait de plus en plus une mise sagement entretenue aura cette autre conséquence de faire naître en lui, insensiblement, le sentiment du respect de sa personne. L’habitude qu’il prendra d’être proprement vêtu le portera d’abord à soigner son petit costume, et ce sera chez lui la meilleure façon d’aimer l’ordre et aussi l’économie. Bien mieux, l’influence de sa mise convenable l’engagera à éviter certains compagnonnages grossiers et dangereux, et son esprit, son cœur et son intelligence s’ouvriront aisément au bon goût, aux manières agréables et au désir de bien faire dans la vie. Ce respect personnel, qui ira se développant avec l’âge, la raison et l’éducation, préparera l’enfant à son rôle social, et nous le verrons aimer à respecter dans ses semblables cette même manifestation de dignité et de libre jugement.

Quelques entretiens du maître accentueront les bienfaits de cette œuvre. Nous sommes persuadés que la lutte contre l’alcoolisme, par exemple, trouvera peu à peu de sérieux adeptes dans ces enfants ainsi accoutumés, par le soin du vêtement, à s’éloigner de cette passion hideuse qui fait de l’homme plus qu’une brute et qui anéantit dans le cœur le sentiment des meilleures vertus civiques.

Dans un autre ordre d’idées, l’encouragement bienveillant des Comités de vigilance scolaire pourra s’exercer à l’égard des écoliers et écolières, sous