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actuelle de la moralité publique, vous lutterez avec eux contre ces fléaux destructeurs de la race : l’alcoolisme, les écrits et les spectacles corrupteurs. C’est là l’action nécessaire à laquelle vous convient les amis et les ouvriers de la tâche nouvelle, et nous sommes sûrs que vous répondrez à notre appel. »

Une floraison quasi-spontanée d’Universités populaires, ayant presque toutes à leur base les principes de leur infatigable initiateur, M. G. Deherme, s’épanouit dans toute la France, prenant de préférence les villes pour centre de rayonnement. Il est profondément regrettable que l’œuvre, certainement originale et précieuse de Deherme, n’ait pas été, partout, largement comprise dans son but éminemment social, et qu’elle ait servi, par endroits, aux compétitions politiques. Nous voyons là, dans cette déviation fâcheuse d’un programme d’essence toute particulière, l’une des causes les plus sérieuses qui marquent, actuellement, la crise des Universités populaires. On ne saurait trop souhaiter que l’évolution qu’elles accomplissent lentement s’effectue, malgré tout, au profit d’une aussi belle idée qui a si noblement inspiré leur courageux fondateur.

Or, nous avons plaisir à trouver cette préoccupation catégoriquement exprimée à la Fondation universitaire de Belleville, « qui ne veut avoir d’opinion sur aucun sujet, et ne faire de propagande d’aucune sorte ». Ses membres n’ont pas d’arrière-pensée politique ou autre, et cette sincérité permet la collaboration, sur des points déterminés, à des bourgeois et à des ouvriers qui conçoivent très difficilement les choses essentielles de la vie.