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sement pris en mains la direction de la Fondation d’avoir voulu montrer, dans la féconde persévérance de ses efforts, qu’il n’est pas impossible de grouper en une même pensée d’affranchissement moral et de jouissances intellectuelles ouvriers et bourgeois, que les conditions de la vie sociale éloignent encore trop, chaque jour, les uns des autres.

Et cette conception d’une véritable éducation mutuelle qui va, naturellement, de l’élite à la masse pour se répandre insensiblement en ondées bienfaisantes au sein du peuple, nous aimons à nous la rappeler, admirablement exposée, déjà, le 31 juillet 1897, par M. Édouard Petit, inspecteur général de l’instruction publique, dans son magistral discours à la distribution solennelle des prix du concours général. Prenant pour thèse : Université et solidarité, l’éminent inspecteur général avait éloquemment démontré que l’éducation du peuple offrait toutes les ressources d’une amélioration sociale pacifique. Il terminait, alors, en un appel vibrant à la jeunesse instruite et favorisée qui l’écoutait, et lui disait : « Les étudiants n’ont-ils pas un poste d’honneur à occuper dans ces classes d’adolescents, dans ces cours d’adultes, dans ces Universités populaires ? N’ont-ils point à se faire inscrire, selon leurs goûts et leurs aptitudes, comme conférenciers, comme lecteurs du peuple, pour vulgariser autour d’eux sciences, lettres, langues étrangères, beaux-arts ? Étudiants des Universités savantes, vous irez désormais aux étudiants populaires. Vous les aiderez de fraternels élans à monter vers le progrès et vers la lumière, et, dans la crise