forme peu à peu, ouvrons partout dans nos belles campagnes le théâtre populaire, qui sera pour nos populations rurales une source d’émotions fécondes, en même temps qu’un moyen sans pareil de saines distractions intellectuelles.
S’il est vrai que l’instruction a développé chez le peuple des besoins nouveaux, et que, par suite de ces clartés bienfaisantes qui viennent égayer sa vie matérielle, la classe laborieuse émet la prétention, très légitime, de goûter davantage aux joies morales de l’existence, il est du devoir de ceux qui peuvent de donner libre cours à ces aspirations, jusque-là aveuglément méconnues.
On sait que Jean Lahor, dont nous citions l’opinion au début de cette étude, et qui se distingue depuis longtemps par ses travaux de critique d’art, s’est fait en France le champion de l’art populaire.
Qu’il nous permette de lui emprunter, à l’appui de notre cause, qu’il défend d’ailleurs si brillamment, une de ses curieuses idées qu’il préconisait en un magistral article de la Revue universelle de janvier 1902. Sous ce titre : « l’Art populaire », Jean Lahor se demandait quelle forme pratique devait revêtir ce mouvement en faveur de l’éducation artistique du peuple. Après quelques considérations sur l’art nouveau au point de vue social, l’érudit critique en arrivait à prouver « qu’il lui paraissait nécessairement urgent de songer à faire l’éducation esthétique de cette majorité qui est le peuple, et de prendre, de la sorte, souci de sa maison, de son