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littéraire d’une pièce réservée jusque-là à une élite, alors que cette pièce renferme elle-même des éléments où le peuple se retrouve tout entier. Aujourd’hui, l’œuvre est majeure. Son apôtre convaincu a fait des disciples, et la générosité aidant, des scènes populaires, imitées de Bussang, s’improvisent chaque jour dans nos campagnes, s’adossant à un paysage, et fécondant ainsi la collaboration précieuse de la Nature et de l’esprit humain.

Dans une étude très documentée, publiée par la Revue bleue en janvier 1902, et que nous recommandons aux amis du théâtre populaire, M. Georges Bourdon analyse très finement, et aussi très exactement, la question du théâtre du peuple. Dans cette remarquable enquête, menée avec un visible souci de l’impartialité, M. Bourdon examine les différents aspects d’un semblable projet, dont la généralisation serait certainement très heureuse. Nous sommes entièrement d’accord avec le distingué critique lorsqu’il dit « qu’au nombre des manières qui existent d’éduquer le peuple, celle-là est bien la plus sûre qui s’adresse à ses yeux et suscite sa curiosité, qui va, sans effort, remuer sa passion et agiter le champ vierge de sa jeune imagination ».

Il nous plaît donc de déclarer ici que nous considérons le théâtre du peuple comme devant former bientôt un élément sérieux d’éducation populaire. Nous applaudissons aux paroles de M. Romain Rolland, un autre apôtre du théâtre populaire, recommandant de « donner au peuple son théâtre, et d’y faire résonner de fortes paroles de vie et de liberté ».

Oui, à côté de l’école, qui se trans-