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puis aussi le chatoiement des jeux de lumière et le mystérieux empressement de l’eau qui court entre deux rives fleuries.

Cela constituera notre plaisir des yeux et éveillera sûrement en nous le sentiment de la Beauté, l’expression morale des choses. À notre tour, nous aurons senti et nous aurons goûté la joie de comprendre. Et peu à peu notre goût pour la beauté des spectacles de la Nature, pour l’harmonie secrète de ses grandioses manifestations, s’affirmera. Notre volonté d’arriver à la compréhension de l’art nous incitera à rechercher les occasions de communier en lui, et nous serons conquis au sentiment artistique.

C’est ainsi qu’il faut, progressivement, faire germer au sein du peuple le désir des sensations d’Art en profitant précisément des bienfaits de l’éducation populaire, qui étend chaque jour ses vives clartés parmi les laborieux. Grâce à elle, grâce à ses généreux et infatigables propagateurs, un lumineux idéal de saines jouissances intellectuelles s’est révélé pour le peuple, et l’on peut heureusement espérer qu’à côté du labeur indispensable qui assure la vie matérielle, les travailleurs trouveront, désormais, leur part réconfortante, absolument légitime, de plaisirs et de joies. artistiques. C’est là une tâche qui fera honneur à la démocratie.

II

Nous avons essayé de dégager le caractère artistique des grands spectacles de la Nature, considérée, dans chacune