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partie de la grande majorité des programmes post-scolaires, et M. Édouard Petit en a très bien souligné le croissant développement dans son remarquable rapport annuel.

Nous ne saurions mieux faire que de nous rapporter maintenant à la brochure de Maurice Bouchor, et nous allons suivre l’ordre même choisi par l’auteur pour l’exposé des points principaux qui forment la base essentielle de l’œuvre attachante qu’il a si brillamment contribué à faire connaître à la jeunesse. Tout d’abord, quel sera l’esprit général des Lectures populaires ? Elles sont tout particulièrement destinées au peuple, et doivent le guider peu à peu vers un idéal à peine entrevu par lui jusqu’à présent. Lui faire partager des émotions désintéressées, éveiller en lui de nobles aspirations, voilà donc le but principal des Lectures populaires.

Mais ces lectures, à qui pourra-t-on les confier ? Il n’est point nécessaire, pour réussir à captiver son auditoire, d’enfler démesurément la voix, ni de l’accompagner de grands gestes. Non, moins que cela ! Un simple talent de lecteur suffit, avec aussi le souci d’émouvoir, de plaire ou d’amuser. Bien certainement, nos vaillants professeurs et instituteurs ou institutrices sont au premier rang pour assurer dignement le succès des Lectures populaires. Mais ces dévoués infatigables peuvent-ils tout assumer à eux seuls ? Pourquoi tous ceux d’entre nous, artistes, écrivains, lettrés de toutes situations, ne prendrions-nous pas à notre tour une large part de cette nouvelle tâche ? Imaginez donc que la lecture populaire est,