Page:Ratton - Les œuvres post-scolaires, éducation populaire et sociale, 1905.pdf/166

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 163 —

générale d’instruction et d’éducation populaires). Notre désir est d’étudier, par le détail, le but précis des Lectures populaires avec, en même temps, les conditions les meilleures de leur organisation pratique, susceptibles de leur faire produire les résultats les plus appréciables.

L’honneur d’avoir créé de toutes pièces ce mode attrayant d’éducation populaire revient, sans conteste, à M. Maurice Bouchor, qui en présenta le plan général à la séance solennelle de réouverture des cours de l’Association philotechnique de Paris, le 29 novembre 1896. Ce fut une véritable révélation, et le succès de M. Maurice Bouchor fut considérable. L’idée générale du projet avait pour but la vulgarisation, au sein des auditoires populaires, des chefs-d’œuvre de la poésie, et, d’une façon complète, la vulgarisation des lettres et des arts.

M. Ferdinand Buisson définissait ainsi cette belle œuvre, en disant : « Ce n’est pas l’art descendant jusqu’au peuple, c’est l’art élevant le peuple à lui par sa beauté même. »

Il s’agissait donc, dans la pensée de M. Maurice Bouchor, de grouper quelques personnes capables de lire devant un nombreux auditoire les plus belles pages de nos meilleurs écrivains. La lecture faite ainsi par des groupes de lecteurs présente certainement de l’attrait, car elle permet de faire connaître au public des fragments importants d’œuvres célèbres, qu’une seule personne ne pourrait arriver à mettre exactement en valeur.

Or, l’accueil enthousiaste fait au pro-