Page:Ratton - Les œuvres post-scolaires, éducation populaire et sociale, 1905.pdf/145

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 142 —

des établissements primaires un grand nombre d’élèves de onze à treize ans appartenant à des familles pauvres. Les enfants sont alors dirigés vers les ateliers industriels, alors qu’ils sont encore peu préparés, tant au point de vue physique qu’à celui de leurs facilités manuelles, à vivre dans ce nouveau milieu. Mais les nécessités de la vie sociale sont là inexorables, et le jeune garçon doit déjà rapporter à la maison sa petite part de salaire.

Toute une active campagne serait à entreprendre dès maintenant, dans notre pays, en vue d’atténuer les fâcheuses conséquences de cet état de choses. La loi, les pouvoirs publics, la presse et l’initiative privée devraient s’entendre en une action commune qui aurait pour but, précisément, de trouver les moyens d’accorder aux familles besogneuses une indemnité compensatrice venant remplacer le maigre salaire de l’enfant, et permettant ainsi à ce dernier de demeurer encore à l’école, afin d’y recevoir, jusqu’à quinze ans, les notions complètes d’un enseignement éducatif qui lui facilitera ensuite son établissement professionnel.

À côté de nos jeunes apprentis trop tôt sacrifiés, nous en trouvons, heureusement, de plus favorisés qui viennent alimenter nos classes d’écoles primaires supérieures, où l’enseignement est directement approprié aux emplois industriels ou commerciaux.

La culture générale de l’esprit y a sa large part, et les connaissances fondamentales qui aident à la vie sociale et civique des citoyens sont mises très rationnellement à la portée des élèves. Il