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C’est avec raison qu’ainsi compris, l’enseignement manuel à l’école primaire est apparu à de nombreux pédagogues autorisés comme le complément nécessaire de la première instruction. Il y a lieu, donc, d’en soutenir l’influence heureuse. On ne peut nier, en effet, que beaucoup d’enfants n’aient le désir du travail manuel, et cela dès l’école, puisqu’il est susceptible de provoquer chez certains sujets des habitudes d’ordre, de faire naître des qualités d’observations, de révéler même, quelquefois, un goût très prononcé pour un métier déterminé.

Il faut donc souhaiter vivement qu’au lieu de laisser tomber en désuétude les prescriptions de la loi de 1882, on les maintienne, au contraire, en vigueur, et que leur application se complète d’une mesure pouvant favoriser la prolongation, pendant un an au moins, du temps légal de scolarité.

La question de l’enseignement manuel à l’école se pose, depuis quelque temps, très impérieuse à l’esprit de nos maîtres pédagogues. Il n’est point déplacé, ni téméraire, d’affirmer qu’elle constitue bien, dans sa forme tout élémentaire, comme la préface d’un apprentissage sérieux à la base duquel il y a non point la prétention à la connaissance de tel ou tel métier, mais plutôt et surtout un ensemble d’aptitudes développées, une réelle habileté à faire un usage utile des sens du toucher, de la vue, peut-être un certain tour d’exécution propre à chaque élève, et le tout permettant aux enfants le choix déjà raisonné d’une profession qui a leur préférence.

C’est ainsi que, chaque année, il sort