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Nous ne le pensons pas, et notre opinion, bien modeste, se trouve confirmée par l’avis autorisé de personnalités éminentes qui continuent de donner à cette grave question toute sa valeur, c’est-à-dire qu’elles entendent conserver à l’apprentissage son rôle absolument indispensable, à la faveur de certaines conditions susceptibles d’en provoquer l’amélioration bien désirable.

La solution pratique du gros problème de l’apprentissage préoccupe, à cette heure, la majeure partie des industriels. C’est un véritable mouvement d’opinion qui se manifeste autour de la question. L’on sent très bien qu’il s’agit ici non seulement du choix des éléments d’une réglementation équitable entre le patron et l’apprenti, mais plutôt et surtout d’assurer aux intérêts économiques supérieurs, représentés par l’industrie en général, leur normal développement, considéré comme un des facteurs principaux de la prospérité du pays.

Ce n’est, malheureusement, un secret pour personne de savoir que nos puissants rivaux les Allemands, les Anglais, les Américains, joignons-y les Belges, sont parvenus, durant ces vingt-cinq dernières années, à gagner sur nous, sur le champ immense des marchés internationaux, une prépondérance marquée, qui nous rejette à un rang inférieur au regard de ces diverses nations.

L’une des causes, bien admises aujourd’hui, de ce regrettable état de choses est que la valeur de nos ouvriers décroît sensiblement, alors qu’en face de nous, à l’étranger, l’activité fiévreuse de nos inlassables et clairvoyants con-