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II

Qu’est-ce, en effet, qu’un apprenti intelligent, courageux, qui montre de réelles aptitudes à s’assimiler les éléments de début de sa profession, sinon un futur bon ouvrier qui excellera dans son métier et que l’on pourra retrouver plus tard comme un collaborateur précieux du chef d’industrie ? C’est bien ainsi qu’il faut considérer l’apprentissage, qui est l’un des facteurs importants de notre développement économique.

Un tout petit pays voisin, chez lequel nous aurions à prendre souvent des exemples de sens pratique, la Suisse, est doté, depuis plus de cinq ans, d’une école de métiers, où l’enfant reçoit à la fois des leçons théoriques et pratiques qui lui permettent de comprendre graduellement les difficultés de sa profession.

Cette organisation est basée logiquement sur l’impossibilité qu’il y a, à vrai dire, de former rationnellement un apprenti dans un atelier, étant donné qu’il faut avant tout satisfaire aux exigences de la clientèle, c’est-à-dire que l’exécution des commandes ne peut souffrir aucun retard. Dans ces conditions, l’apprenti est presque toujours sacrifié aux intérêts supérieurs de la maison, et son instruction pratique ne fait que de trop lents progrès.

À l’école de métiers, au contraire, nulle perte de temps au préjudice du jeune apprenti : le programme qui a été dressé à son intention est établi de