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qui se devinent, de vivre avec l’ignorance volontaire de tout ce que l’activité humaine a produit et conquis avant nous dans le coin de terre, d’abord, où s’écoule notre propre existence, et dans le pays, ensuite, qui est notre Patrie.

La part qui revient à chacun de nous dans l’accomplissement du devoir social comprend également cette impérieuse nécessité de nous instruire des enseignements du passé. Si nous voulons, à notre tour, prendre une place utile parmi les hommes, il nous est indispensable de nous inspirer des résultats antérieurs à notre action. Cette documentation précieuse, qui constitue, à vrai dire, l’immense labeur des générations disparues, et qui existe autour de nous et pour nous, concrétisée sous forme d’œuvres diverses, nous permettra de nous situer au gré de nos préférences intimes dans ce vaste domaine de l’action productive, et d’y choisir tel lot que nos travaux personnels feront fructifier.

Et alors, il nous semble que rien ne pourra mieux favoriser la mise en valeur de notre dévouement et de notre bonne volonté que la réalisation de cette œuvre du Musée cantonal, qui symbolisera aux yeux de tous l’histoire même de nos pères et du pays qu’ils ont aimé.

II

Or, le moment nous semble fort propice à la création des Musées cantonaux. Un mouvement d’opinion très accentué, et qui étend chaque jour son action, se manifeste en faveur de la renaissance de la vie provinciale. Le régionalisme compte aujourd’hui une foule d’adeptes