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jeunes gens se plaisent le plus à discuter. Nous savons aussi que, très adroitement, le maître et ses collaborateurs bénévoles ne craignent pas de mêler à ces entretiens utiles un peu de ce qui a trait aux devoirs civiques.

Et c’est de la sorte que l’œuvre post-scolaire accomplit sa haute mission en inculquant aux adolescents l’idée féconde de la solidarité.

Certainement, il n’y a pas à se le dissimuler, l’influence heureuse de l’éducation populaire sera quelque peu lente à se faire sentir, mais, du moins, nous avons cette assurance que la méthode est bonne et qu’elle répond à un besoin réel de notre démocratie.

Précisément, pour aider à l’avènement de cette vie nouvelle, il est nécessaire de favoriser dans la plus large mesure l’union des divers éléments du corps social. Il faut qu’entre les citoyens sérieusement instruits de science et d’art et l’homme du peuple, nous voulons dire, aujourd’hui, de nos populations rurales si pleines de bon sens, s’établisse peu à peu et pour toujours un accord commun fait d’intelligence, de bonne volonté et de fraternité, qui permettra aux uns et aux autres de comprendre avec plus de justice la part de leurs devoirs réciproques.

M. le Ministre s’est inspiré de pareilles préoccupations lorsqu’il a écrit ces lignes : « Instruisez à fond de leurs devoirs de citoyens, de leurs obligations d’hommes, les jeunes gens qui fréquentent vos écoles pratiques ; vous aurez rempli la plus haute tâche, qui est d’apprendre aux élèves à devenir les serviteurs intelligents, honnêtes, enthousias-