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— Et les joues aussi, si cela lui fait plaisir ! dit Michel.

Pierre se pencha de nouveau vers la jeune fille. Il faisait encore bonne contenance. Pourtant les larmes le gagnaient.

— Ne me refusez pas ! dit-elle bien bas et d’une voix suppliante.

Pierre sentit que la main de la jeune fille glissait quelque chose dans la sienne.

— Adieu, toi ! cria-t-il, en se jetant au cou de Fanfan. Adieu ! J’étouffe !

Une cloche !… Puis ce cri : — Les voyageurs pour la ligne de Lyon !

— Garçon ! voilà le moment. Une poignée de main. Je ne te dis que ça !

— Mon père ! que je t’embrasse encore !

— Et nous ! et nous ! et nous !

Oh ! la cloche inflexible !

Enfin, il s’est arraché des bras de tout ce qu’il aime. Il a dépassé la barrière qui sépare ceux qui restent de ceux qui s’en vont. Il est seul.

— Eh ! dis donc, Pousse-Cailloux ! crie une voix bien connue.

C’est Fanfan, Fanfan qui a séduit l’employé préposé au passage, Fanfan qui vient lui donner