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– Il le faut bien ! – Eh ! les enfants ! Assez pour aujourd’hui ! continua le forgeron : vous pouvez partir. Quant à vous, dit-il à Pierre et à Fanfan, je vous garde. Vous dînez avec moi : nous boirons à sa santé, dit-il à Fanfan, en désignant Pierre… puisqu’il part, ajouta-t-il avec un soupir.

– Merci, patron ! dit le colosse. De tout mon cœur !

– Mais… fit Pierre.

– Oh ! pas de mais ! dit le forgeron. C’est ma fille qui le veut !

– Mademoiselle Antoinette !

– Oui, mes amis ; je veux boire à votre santé.

Ils sortent, et voilà que tous les compagnons vont en faire autant. La nuit est tout à fait venue. Les feux de la forge s’éteignent. C’est l’heure où ceux qui, tout le jour, ont porté sur leurs épaules le fardeau du travail, vont manger, boire, fumer, puis s’endormir, demandant à ces simples actes de la vie toute la part du bonheur qui doit leur revenir ici-bas : on n’est pas exigeant quand on est pauvre.

Voyez cependant Quoniam ! – Il est sorti le dernier de l’atelier et le voilà maintenant peigné,