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de l’épicier et la loge du concierge située sur la cour, s’ouvre un escalier de bois, dont les marches frottées une fois par an, le jour de la saint Sylvestre, sont, dès le 2 janvier, maculées et presque impraticables. Les gens qui montent et descendent cet escalier, ne sont pas nés sur les marches d’un trône ; mais ce sont de bonnes gens qui tous exercent un honnête métier.

Ils habitent depuis longtemps cette maison, et jamais ils n’ont eu à déplacer un meuble pour cause de réparation.

Le propriétaire est un vieux rentier qui ne veut ni dépenser ses revenus, ni les accroître. Il a acheté cette maison telle qu’elle est et, telle qu’elle est, il la laissera à ses héritiers. Mais il ne songe pas plus à tirer parti du terrain qu’elle occupe, qu’à la démolir ou à l’exhausser d’un étage. Il ne vient jamais la visiter et s’en rapporte aveuglément à madame Sainte-Hélène, la femme du concierge, du soin de recevoir les loyers.

C’est madame Sainte-Hélène qui gouverne le n°… de la rue Lamartine : gouvernement absolu, tempéré par la grâce particulière aux reines. Son palais est situé, – on l’a vu, – entre