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LA MAISON DES BORIES

triomphes et le beau feu d’artifice que vous allez nous rapporter. Tout le monde et Chientou vous embrasse bien fort.

« Lise. »

M. Durras répondit par retour :


« Mes chers enfants,

« Je vous remercie de vos lettres qui m’ont fait plaisir et je veux bien pardonner à Laurent pour cette fois encore si son repentir est sincère et à condition qu’il songe sérieusement à réformer son épouvantable caractère qui le fera détester de tout le monde quand il sera grand. Enfin n’en parlons plus. J’espère qu’il nous donnera à l’avenir un peu plus de satisfaction à votre mère et à moi.

« Votre mère affirme qu’elle sera en état de prendre le train après-demain, malgré les conseils de l’infirmière. Je ne trouve pas cela très prudent non plus, mais comme votre mère ne fait jamais que ce qu’elle veut, vous pouvez vous attendre à nous voir arriver dans trois jours.

« J’espère qu’Anne-Marie n’est pas sérieusement malade. Votre mère prie Mlle Estienne de lui envoyer une dépêche si la température persistait.

« À bientôt, mes chers enfants. Nous vous embrassons tous affectueusement.

« Votre père

« Amédée Durras. »


Isabelle lut la lettre de son mari, en hochant la tête avec satisfaction. Mais elle prit une plume et barra d’un trait le « comme votre mère ne fait jamais que ce qu’elle veut… »

— Une idée à ne pas mettre dans la tête des enfants, dit-elle, gravement. En ce monde, on ne fait jamais ce qu’on veut. Personne.