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LE RAISIN VERT

Pourtant, un cri lui échappa ce soir-là, lorsqu’elle découvrit le Corbiau assise dans l’obscurité sur le canapé de velours à fleurs et qui pleurait silencieusement, la tête entre ses mains.

— Ma petite, qu’est-ce que tu as ? Qu’est-ce qu’on t’a fait ? Réponds, parle…

Elle la souleva, l’appuya contre elle, cette grande fille, trop grande, qui la dépassait d’une demi-tête. Le corps long et léger s’abandonnait, passif, comme au jour où Isabelle l’avait emportée sur son épaule, au sortir du bal costumé de la pension Rémusat. Et, comme alors, une angoisse imprécise lui traversa le cœur.

— Ma petite, ma petite, dis-moi ce que tu as ? Non, tu ne veux rien dire ? Je ne puis pas t’aider ? Non ? Mon Dieu, mon Dieu, quel supplice de ne plus pouvoir vous aider…