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Le panorama figé, le ciel dense, tout cela d’un bloc. Et l’espace, un désert de lumière. On a l’impression d’avoir touché le fond de l’océan, mais de l’océan d’en haut.

Pourquoi ces souvenirs me poursuivent-ils ? Est-ce le regret de quelque chose de fini ? Serons-nous toujours des enfants rechigneurs que la Nature entraîne à grands pas et qui tournent la tête en arrière et trébuchent ?

Je ne veux pas donner ce spectacle ridicule. Je veux me soumettre à l’ordre des saisons, et qu’elles me sourient d’un visage égal. Vienne donc le printemps : puisque l’heure est passée, je n’irai plus chercher dans la montagne une exaltation dont le secret m’échappe.

Je pense ainsi en déchaussant mes skis, car nous sommes arrivées à la limite de la