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à mesure que la population urbaine s'accroît, la pauvreté augmente. (Voir "Les enfants du monde", Revue du Comité français pour l'UNICEF. En juin prochain, Habitat organise la première Conférence mondiale sur les établissements humains).

L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture;le Fonds international de développement agricole;le Programme alimentaire mondial

Depuis sa création, la FAO a suivi avec beaucoup d'attention l'évolution de la pauvreté en milieu rural et a mis en oeuvre de nombreux programmes destinés à la combattre. En ce qui concerne les petits producteurs et les pauvres en général, elle mène dans divers domaines une action complémentaire (les principaux étant le développement de la production et de la croissance dans le secteur agricole, en particulier chez les petits producteurs; la promotion et l'assistance technique pour élargir l'accès des pauvres aux moyens de production; le développement des ressources humaines chez les pauvres par l'application de politiques alimentaires et de mesures nutritionnelles, la promotion de programmes de sécurité alimentaire, etc.). Etant donné qu'il y a toujours beaucoup de pauvreté dans les zones rurales et qu'elle est la principale cause des migrations internes, le FIDA consacre la plus grande partie de ses ressources à l'atténuer par des programmes d'assistance aux femmes de la campagne, aux petits propriétaires terriens et à ceux qui ne possèdent pas de terres. L'assistance alimentaire fournie par le PAM est destinée à lutter contre la faim et la pauvreté mais les programmes de cet organisme comme ceux de la FAO et du FIDA visent, dans tous les cas, à insérer les pauvres dans la vie active.

L'Organisation international du Travail

Créée à la fin de la première guerre mondiale, cette organisation a effectué à l'échelle internationale un travail ingrat pour défendre les intérêts de tous les secteurs du monde du travail. Mais quand, dans les années 80, "le vent de dérégulation et de flexibilité ... s'est mis à souffler sur le monde" (voir La lettre du Bureau international du Travail, No 20, mai-juin 1996, Paris), l'OIT s'est surtout employée à faire appliquer les programmes sociaux destinés à pallier les effets négatifs des politiques d'ajustement structurel, en étroite collaboration avec la Banque mondiale et le FMI.

Toutefois, "après avoir entendu tant d'avis et diagnostics péremptoires, après avoir observé tant de médecines et de chirurgies miracles" - tels que furent considérés à l'époque les pronostics de l'OCDE et les recettes du FMI - "force est de constater que la situation de l'emploi dans le monde s'est détérioré ces 20 dernières années" (voir La lettre du Bureau international du Travail, No 20, mai-juin 1996, Paris). Après avoir été désignée comme l'institution clé, dans la composante de l'emploi, pour l'exécution du Programme d'action de Copenhague, l'OIT paraît déterminée à jouer un rôle beaucoup plus dynamique dans l'analyse de la conjoncture internationale et dans l'élaboration de propositions concrètes dans son domaine de compétence. Le cinquième rapport préparé pour sa quatre-vingt-troisième session (1996) intitulé "Politiques de l'emploi dans une économie mondialisée" en témoigne. De l'avis de l'OIT, le travail est somme toute le moyen le plus efficace de