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pour les droits de l'homme et l'UNESCO, conjuguent leurs efforts pour atteindre un tel objectif.

216. Enfin, les médias sont appelés à jouer un rôle déterminant en contribuant à forger une nouvelle vision culturelle de l'humanité, sans préjugés ni exclusions d'aucune sorte, privilégiant le respect de la dignité humaine.

2. Niveau national

217. Les gouvernements étant responsables au premier chef de l'application à l'échelon national des engagements contractés au Sommet mondial de Copenhague, le Rapporteur spécial tient à rappeler que, pour atteindre les objectifs de développement social convenus à cette occasion, il est indispensable que le modèle de développement retenu au niveau intérieur repose sur une large assise, ait un caractère participatif et permette de répartir équitablement entre tous les membres de la collectivité les avantages offerts par le progrès. Autrement dit, il s'agit d'éviter les modèles de développement qui, en étant exclusivement fondés sur la réalisation d'objectifs macro-économiques, aggravent la situation des secteurs les plus défavorisés, accentuent la pauvreté et contribuent à l'exclusion sociale. L'expérience le prouve, si le modèle choisi a un caractère élitiste et engendre la pauvreté et l'exclusion, les politiques sociales appliquées ultérieurement ne pourront jamais compenser les coûts de la détérioration du tissu social provoquée par ledit modèle.

218. En vue de donner effet aux engagements pris à Copenhague, les gouvernements doivent, entre autres tâches, arrêter une définition de l'extrême pauvreté, améliorer les indicateurs classiques et élaborer des méthodes permettant de mesurer toutes les formes de pauvreté, notamment la pauvreté absolue. Cependant, pour entreprendre des activités visant à éliminer celle-ci, il est indispensable de mettre au point des politiques globales, correspondant au caractère multidimensionnel de ce phénomène. A cette fin, il est recommandé d'élaborer des programmes nationaux de lutte contre la pauvreté qui, de l'avis du Rapporteur spécial, devraient revêtir un caractère normatif sous la forme d'une loi-cadre prévoyant des mécanismes d'application. Ainsi, les activités entreprises par chacun des secteurs de l'administration (éducation, santé, par exemple) s'articuleraient autour de celles qui relèvent d'autres secteurs (travail, action sociale, etc.).

219. Il importe que ces programmes nationaux soient assortis de méthodes d'exécution conçues de telle sorte que les politiques de lutte contre la pauvreté atteignent effectivement ceux qui sont généralement laissés pour compte, du fait de leur exclusion sociale, de leur marginalisation ou de la misère dans laquelle ils vivent. L'une des directives adoptées à Copenhague stipule à cet égard que les pauvres doivent être associés à l'élaboration, à l'exécution, au suivi et à l'évaluation des programmes qui les concernent. Par ailleurs, il serait souhaitable que les gouvernements mettent à profit les connaissances et l'expérience des organisations non gouvernementales menant depuis longtemps des activités dans les zones touchées par la misère. Dans cette nouvelle perspective, la formation et le perfectionnement des compétences des travailleurs sociaux sont d'une importance cruciale pour obtenir des résultats positifs à l'échelon national. Les gouvernements qui ne disposent pas des moyens voulus à cet effet devraient recourir à la