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gouvernementales, permettant de procéder à de véritables échanges de vues et de tenir cette question à l'étude. La Sous-Commission pourrait également s'appuyer sur ses efforts antérieurs et réaliser une étude pour analyser d'une manière approfondie le contenu, la portée, l'exigibilité et l'application des droits économiques, sociaux et culturels. De même, dans le cadre de l'étude que M. José Bengoa effectue actuellement au sujet des rapports entre la jouissance des droits de l'homme, notamment des droits économiques, sociaux et culturels, et la répartition du revenu, la Sous-Commission pourrait contribuer à l'amélioration des indicateurs quantitatifs et à l'établissement d'indicateurs qualitatifs permettant de mesurer la pauvreté de façon appropriée et d'en évaluer l'impact, principalement dans les domaines ou secteurs considérés comme prioritaires. Compte tenu des importants concours que les organisations non gouvernementales fournissent jour après jour et de manière croissante tant en matière de développement que dans d'autres secteurs liés à l'action sociale et aux droits de l'homme, il serait utile que la Sous-Commission entreprenne, en collaboration étroite avec ces organisations, une étude dans laquelle elle mettrait en évidence l'étendue de leurs activités touchant à l'extrême pauvreté, l'intérêt de leurs méthodes de travail et la façon dont elles exécutent leurs programmes. Une telle étude permettrait de mieux tirer parti de leurs connaissances et de leur expérience, et de canaliser un volume accru de ressources fournies au titre de la coopération vers des projets sur le terrain.

c) Organes créés en vertu d'instruments relatifs aux droits de l'homme

209. A cet égard, il serait souhaitable que les organes chargés de surveiller l'application des instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme demandent aux gouvernements, lors de l'examen des rapports des Etats ou des communications présentées, des renseignements précis au sujet des politiques et des mesures concrètes adoptées au niveau intérieur pour donner aux personnes les plus pauvres la possibilité d'exercer effectivement les droits reconnus dans lesdits instruments. Cette recommandation, qui cadre avec une pratique de plus en plus couramment suivie par ces organes, notamment au Comité des droits de l'enfant, est d'autant plus importante que, comme il a été démontré dans la présente étude, la misère est un des obstacles à l'exercice effectif de l'ensemble des droits de l'homme.

210. Enfin, vu les énormes contraintes qu'entraîne la misère, les organes de contrôle devraient établir des mécanismes qui facilitent la participation des personnes les plus pauvres, par l'intermédiaire de leurs associations représentatives, l'objectif étant de pouvoir évaluer objectivement dans quelle mesure ce secteur particulièrement touché de la population exerce effectivement ses droits. Bien entendu, tant dans l'examen des rapports que des communications, le caractère indivisible et interdépendant des droits de l'homme nécessite une analyse approfondie de la façon dont la limitation de certains droits influe sur la jouissance ou la réalisation des autres droits.

d) Organismes et institutions du système des Nations Unies

211. Mis à part la responsabilité qui incombe aux organes ayant des compétences spécifiques dans le domaine des droits de l'homme, il est évident que tous les organismes et institutions du système devraient tenir compte des aspects de la misère qui touchent à la protection des droits de l'homme, aussi