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SATIRE X.


1. Les riches particuliers avaient coutume de déposer leur argent dans le temple de Saturne, situé près du Forum, afin de le mettre à l’abri des incendies et des voleurs. C’était dans ce temple que l’on gardait aussi le trésor public.

2. Cette pompeuse entrée du préteur dans le cirque, quand il venait présider les jeux, est précisément la même que celle des généraux à qui l’on accordait les honneurs du triomphe, après quelque grande victoire. Ces jeux étaient l’unique passion du peuple, et c’était une politique adroite que de leur donner cet appareil de grandeur et de magnificence.

3. Le triomphateur et, dans cette circonstance, le préteur avait à côté de lui, sur le même char, un esclave qui semblait n’y être placé que pour lui rappeler l’inconstance de la fortune et la vicissitude des choses humaines. Juvénal nomme consul celui qu’il vient d’appeler préteur. C’est qu’insensiblement l’un et l’autre nom fut donné quelquefois à ces deux magistrats.

4. Démocrite était d’Abdère, ville de Thrace. L’air épais et grossier de cette région passait pour abrutir les esprits. Le même préjugé avait lieu contre les béotiens.

Juvénal dit vervecum in patria. C’était sans doute une manière de parler proverbiale. Plaute s’en était déjà servi pour désigner un homme stupide : Ain’vero vervecum caput.

5. Mandaret laqueum exprime une insulte triviale qui répondait à ceci : va te pendre. C’était chez les anciens la plus grande marque du mépris que de désigner quelqu’un avec le doigt du milieu.

6. Genua incerare deorum ne veut pas dire allumer des cierges aux pieds des immortels, mais coller sur leurs statues des espèces de tablettes votives. C’est probablement ce que signifie ce passage d’Apulée. Votum in alicujus statuæ femore assignasti. Au reste, les anciens, dans certaines occasions, avaient coutume d’enduire avec de la cire les statues de leurs dieux.