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corridor, d’un escalier, d’un autre corridor et encore d’une chambre ; mais dans les chambres, il y a des meubles qui ont des hauteurs différentes, il y a des fauteuils qui ont des bras et des chaises qui n’en ont pas, il y a un canapé avec ses coussins qui eux aussi ont un volume ; dans les corridors, il y a des portes ; dans l’escalier, il y a des marches ; alors tout à coup voilà que ces « mots », ce qui n’était plus que des mots : j’entends meubles, fauteuils, chaises, coussins, marches, portes, reprennent tout leur sens et redeviennent des présences, parce qu’avec chacune d’elles il faut chaque fois se mesurer. C’est amusant, mais fatigant. C’est une grande dépense de temps et de force. C’est