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qu’on aurait souvent lavée, et on viendrait de la passer au bleu, mais on n’aurait pas su s’y prendre, et il y a des places où ce bleu fait tache : des places carrées, des places rondes où il apparaît plus foncé. Il arrive parfois que l’eau à elle seule soit tout un paysage : c’est une plaine vue de très haut, une plaine vue d’un avion à quatre ou cinq mille mètres. On voit des ruisseaux, des fleuves. Un dégradé dans la nuance indique plus loin la place d’une colline. C’est lisse, c’est craquelé, c’est ondulé, comme sur une carte de géographie en relief. Pourtant il n’y a pas de vagues. Mais il y a aussi les jours où il y a les vagues. Il y a les jours où sous le soleil tout le tableau est en proie au mouvement. Il y a