Page:Ramuz - Une main (1933).djvu/69

Cette page a été validée par deux contributeurs.

n’est jamais le même. Dans le bas de la fenêtre, à gauche, il y a quelques branches nues, qui sont le haut d’un vieux cognassier, toute noires sur le fond clair, toutes hérissées et rouillées, et qui font penser dans leur enchevêtrement à du fil de fer barbelé. Derrière, et prolongé vers la droite jusqu’au cadre, il y a le lac. Il fait une bande. Au-dessus, et faisant une seconde bande qui est à peu près de la même largeur, il y a les montagnes de Savoie. Au-dessus enfin, et plus large, presque carré, c’est le ciel. Et c’est tout. Pas une maison, rien d’humain, on veut dire pas la moindre présence d’homme, sauf quand un bateau à vapeur, ce qui est très rare, ou un chaland, ou une barque passe : un vide univer-