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retombent au néant, qu’on laisse retomber au néant sans regret, avec soulagement. Et en même temps ce recul solennel de tout ce qui existe : la saison qui se fait sans vous, les événements qui ne comptent plus, — le temps qu’il fait, qui se faisait en vous et qui se fait maintenant hors de vous, comment dire ? — une transposition de toutes choses, de toutes les choses perçues dont la cause s’est déplacée et agit maintenant quelque part, en un lieu où vous n’êtes plus.

Renoncement. Il y a un verre sur le monde. Je ne le vois plus que de derrière des croisées qui n’empêchent pas de « distinguer » encore, mais empêchent de participer. On voit l’air, on ne sent plus l’air ; on