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il faut pour le savoir enfin n’en avoir qu’une. Nous nous sommes peu à peu (semble-t-il) accommodés d’un grand désordre originel qui par lente assimilation est devenu pour nous l’ordre parfait ; mais que simplement une main vous manque, et c’est le désordre réintroduit, dont on voit vite qu’il empiète non seulement sur vos gestes et sur vos actes, mais sur votre manière de sentir, votre manière de penser, sur toute votre vie.

C’est le retour sans gloire à la première enfance, les mois de nourrice revenus.


Une fois de plus, on est mort à soi-même ; est-ce qu’on ressusci-