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deviennent transparents, et derrière c’est plein de vies, ou de demi-vies ou de quarts de vie. Quatre étages de couchettes avec leurs gémissements, leurs plaintes, leurs chuchotements, et de la cave au toit étroitement juxtaposées, étroitement superposées : une immense ruche, mais d’hiver, — avec sa vie secrète et toute renfermée, une ruche qui ne récolte pas, une ruche qui n’essaime pas.

Je rentre en contact avec la maladie dont j’avais oublié égoïstement jusqu’à l’existence ; heureusement que je ne suis pas malade (je touche du bois).

Deux petites filles reviennent du « pansement », la tête disparue dans des linges. Elles passent devant moi