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froid, le jardin, les vignes, tout l’ensemble du terrain qui descend jusqu’au lac est déjà complètement nu : alors il me semble que je rentre dans l’hiver, il me semble retourner en arrière dans le temps, à mesure que l’auto gagne vers les hauteurs, traversant Lausanne, où les toits redeviennent blancs, où il y a encore le long des trottoirs des tas de neige ; puis voilà que tout est givré, dans les environs du grand bâtiment jaunâtre sur sa butte, et dont les vitres brillent au soleil.

Je traverse une salle d’attente où il y a un homme qui est assis sur une chaise. Il ne regarde même pas qui entre, ni qui sort ; la porte qui s’ouvre et se ferme ne lui fait pas lever la tête. Il a une forte mous-