Page:Ramuz - Une main (1933).djvu/46

Cette page a été validée par deux contributeurs.

rouvrant les yeux, aussitôt je vois tout, avec la plus grande netteté, et sans avoir besoin d’abord de m’interroger sur la forme ou la nature des objets où mon regard se pose : — tout à fait le contraire du sommeil ordinaire où l’esprit s’endort le premier, tandis qu’on garde ses sensations, qu’on a conscience de la douleur, par exemple, qu’on a encore un corps, des membres qui continuent à vivre et à vous transmettre leurs perceptions.

Dans ce second cas on meurt par le centre, dans le premier cas par les bords. La chose désagréable est de se sentir mourir agréablement.