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qu’il y aurait à appeler. Quel ton prendre ? Crier fort ? crier quoi ? Crier « Au secours ? » Ou bien, d’une a voix naturelle », demander : « Y a-t-il quelqu’un ? » Mais alors on ne m’entendra pas ; ou, au contraire, ce ton détaché risque de décourager les bonnes volontés d’avance. Je suis extrêmement conscient, trop. Et je vois qu’il vaut mieux se taire. Je serais comme un acteur sur un théâtre, c’est-à-dire que j’aurais à trouver le ton juste. La peur du ton faux me raidit (tandis que le mal de cœur commence, car ces petits accidents-là, et c’est ce qu’ils ont de pénible, se déroulent tout entiers sous le signe du mal de cœur).

J’ai fini par m’asseoir, je ne sais