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extérieur ; dans quels rapports sont-ils l’un avec l’autre ?

Le temps de l’homme qui éprouve et le temps de l’homme qui fait ; le temps de la pensée et le temps de l’action : ont-ils une commune mesure ?

Et il me semble qu’ils n’en ont point (c’est à quoi je pense en descendant les marches du perron), et pourtant moi, je suis encore ailleurs (c’est ce que je me disais) ; moi, c’est-à-dire ce qui a la conscience, ce qui réintroduit dans mon être l’unité, ce qui unifie et réconcilie. Car ces deux temps, quoique complètement indépendants l’un de l’autre, cohabitent sans trop se quereller. Nous sommes trois, chacun de nous. Mais il arrive que le « troi-