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— Alors, un petit moment de repos, Monsieur P…

Voilà où j’en suis. Je veux dire que j’en suis réduit à la mendicité.

Je ne peux pas plus empêcher la chose de se faire que je n’empêche la neige qui tombe derrière les carreaux de tomber. Alors je suis lâche ; je supplie. J’ai le ton larmoyant et humble du mendiant qui tend son chapeau. J’ai recours à la pitié. Il ne me déplaît pas d’être misérable ; je ne cherche qu’à inspirer la compassion.

Je me suis laissé retomber dans le coin du canapé, tout ruisselant sous le châle que j’ai jeté sur mes épaules :

— Eh bien ?