Page:Ramuz - Une main (1933).djvu/118

Cette page a été validée par deux contributeurs.

en avant et en arrière, d’où les mouvements en tout sens qu’il a et comme la possibilité d’épuiser toutes les positions imaginables, de tout côté, si loin qu’il puisse se porter dans l’air. La paume de la main en haut, la paume de la main en dessous, puis elle va toucher l’épaule, puis elle est projetée en avant au bout du bras, puis elle se déplace latéralement, puis elle se lève, puis elle est amenée derrière la tête ; et on pense : « Merveille ! » mais aussitôt : « Fragilité ! ». Car tout ce qui est complexe est fragile. Notre civilisation, qui repose sur l’extrêmement complexe, est extrêmement fragile. Il faut que les charnières soient en parfait état, sinon l’outil se refuse à servir. Les doigts