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sont blessés là où elle est blessée.

Oh ! je n’accuse pas la médecine et encore moins les médecins. Je ne peux pas assez dire combien ils ont été dévoués, consciencieux, pleins de gentillesses à mon égard en tout temps, perspicaces. Mais ils ne sont que des hommes. Nous ne sommes tous que des hommes : nous sommes tous « dépassés ». Voyez que la médecine subit cette dure loi, parce qu’elle est humaine. Elle ne vous guérit guère de votre mal qu’en vous en infligeant un autre, qu’elle juge moins grave et qui l’est sans doute, mais pas nécessairement moins douloureux. On ne vous restaure le bras qu’en l’immobilisant ce qui très vite l’ankylose. Vous ne dormez pas : on vous fait dormir,