Page:Ramuz - Les Signes parmi nous.djvu/84

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Tu vois ? une étoile, » je la cherchais au ciel, son doigt qui me la montrait me la faisait s’ouvrir sur l’eau.

Ils vous appellent aux choses qu’ils ont, ils vous font quitter celles qu’on avait ; ils s’en vont, on n’a plus rien, tu m’as volée.

Il me tenait la main, sa main montait à mon poignet, il me tenait le bras, il me tenait le haut du bras, sa main montait à mon épaule : il a ouvert sa main, sa main m’a lâchée pour toujours.

Seulement sept mois au lieu de sept ans et sept fois sept ans comme je pensais, parce qu’on était au commencement, mais voilà qu’il a mis la fin à côté du commencement.

Alors pourquoi pas pour moi aussi ; ou bien si c’est que tu n’as pas pensé à moi ?

Tu ne m’as rien laissé, tu m’as laissée. Tu m’as volée, tu m’as trompée.