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par le vide d’au-dessus les champs ; là-bas, après qu’on a tourné, et on suit un temps le chemin et au bout du chemin est un portail de pierre.

Le cimetière avec ses murs qu’ils n’ont pas eu besoin encore d’abattre, mais qui sait, si ça continue ?…

On ressaute, c’est les trois salves : on tire à blanc à côté du trou.

On tire trois fois en l’honneur du mort, c’est l’adieu des soldats à un soldat, adieu, camarade ! — une fois, deux fois, trois fois, — comme quand un charretier, habile à manier le fouet et fier de son habileté, s’amuse.

Et puis plus rien, plus rien du tout ; le bruit d’ensuite ne s’entend pas à distance.

Quand ils commencent à prendre les mottes et d’abord les laissent tomber avec précaution une à une, faisant descendre le manche de la pelle le plus qu’ils peuvent dans le trou.